Il y a des voyages qui donnent envie de vivre au plus près de la nature. En Bolivie, pays de la Pachamama, la terre-mère, le rapport à la nature fait partie de la culture et nombreuses sont les offrandes faites par le peuple bolivien à celle qu’il considère comme une divinité majeure. Dans ce contexte-là, j’ai eu envie d’aller plus loin dans l’expérience et de m’immerger quelques jours au cœur de la forêt amazonienne avec un guide local, Mario, tout droit sorti de la selva.
Faire le tour des agences et trouver le bon guide
Faire une excursion en forêt amazonienne en Bolivie ou même ailleurs ne s’improvise pas. Autant vous dire que vous n’avez pas le droit à l’erreur. Entre végétation dense et tropicale et espèces animales en tout genre auxquels vous n’êtes pas prêts à vous confronter, le séjour peut vite s’annoncer rock’n roll. C’est à Rurrenabaque que l’aventure a commencé, enfin presque ! Elle a commencé quelques jours plus tôt par la route de la mort entre La Paz et Rurrenabaque et 20 heures de bus à flanc de falaises. J’avais déjà arrêté de mesurer le danger à ce moment-là et j’avais envie de repousser mes limites plus que jamais, moi l’acrophobe et l’arachnophobe. Et puis vient le moment où tu hésites entre l’excursion de 4 jours en forêt amazonienne ou le trek de survie d’une semaine dans la jungle amazonienne ? Sur 5, nous étions deux tentés par l’option 2, alors la majorité l’a emporté. Parmi les nombreuses agences présentes dans la ville aux offres quasi similaires, il a fallu trouver celle avec un rapport qualité – prix – sympathie intéressant ! Notre choix s’est porté sur Lipiko Tour et son guide Mario, une agence qui m’avait été recommandée par des voyageurs à La Paz.
Se couper du monde et s’enfoncer dans la forêt amazonienne
À peine quelques heures plus tard, me voilà au cœur de la forêt amazonienne en train de pêcher pour le repas du soir avec un morceau de ficelle et un hameçon de fortune fabriqué maison. Autour de moi cachés, des crocodiles, des serpents, des araignées, des fourmis géantes et bien d’autres créatures qui te plongent tout de suite dans le vif du sujet. Au fil des heures et des jours, toujours vêtue de la même tenue humide, collante et puante, je me suis enfoncée dans un décor incroyable fait d’émerveillements. Ce trek dans la forêt amazonienne bolivienne a éveillé mes sens et m’a mise plus en alerte sur ce qu’il y avait autour de moi : écouter les bruits, faire attention où mettre mes pieds, ne pas saisir à pleine main la végétation sans une grande vigilance. Ce séjour en Bolivie amazonienne m’a instruite et m’a fait travailler sur mes peurs. Face à l’adversité, la seule solution est de faire face en prenant sur soi. C’est ce que j’ai tenté de faire cette fameuse nuit dans ma tente avec cette énorme tarentule entre la moustiquaire et la toile. J’ai fait face, malgré la tourista qui pointait le bout de son nez. Au petit matin, je n’ai pas eu d’autre choix que de sortir de la tente alors qu’elle était toujours là. J’ai alors saisi que la nature était reine et avait tous ses droits. J’ai réalisé aussi que chacun avait sa place à la condition de respecter l’autre. Bien loin de la civilisation, l’expérience m’a fait grandir et m’a aussi rapproché de mes copains de voyage.
Immersion et accès à la connaissance ancestrale
Durant ce court séjour, Mario mon guide, m’a transmis de nombreuses connaissances de la nature et de la survie : la grimpette aux arbres pour échapper à quelques dangers, la reconnaissance des traces de pas d’animaux et de leurs cris, la fabrication d’une cabane, l’usage des plantes pour soigner les maux – mon amie Gégé a d’ailleurs testé l’un des remèdes naturels après s’être fait piquer par une fourmi géante (cela donne de la fièvre) – l’orientation, le feu et bien d’autres activités de survie encore. J’aurais aimé que ce séjour dure encore quelques jours tellement je me suis sentie bien dans la peau de Pocahontas ou de Mowgli. Ce voyage immersif au cœur de la selva amazonienne aux côtés d’un guide autochtone m’a ouvert les yeux sur le type d’expériences que j’aime vivre. Cerise sur le gâteau avant de rejoindre la civilisation, rencontrer la famille de Mario et participer avec elle à l’extraction du jus de canne à sucre.
Cette expérience a développé chez moi :
- Ma faculté à contrôler mes peurs
- Ma capacité à vivre une expérience de survie et ainsi découvrir que j’adore cela
- Mon envie de renouveler ce type d’expérience à l’étranger et à domicile
- L’occultation de mon odeur et des 15 000 mouches sur moi
Les tips & adresses :
- L’agence Lipiko Tour (un petit coup de pouce pour la trouver) et surtout son guide Mario
Leave a reply