Acheter un sac à dos de backpacker qui soit confortable et pratique, choisir ce que l’on va y mettre dedans, s’informer sur le pays, faire des recherches sur internet pour tenter d’y voir plus clair et puis prendre un avion au long cours pour la première fois, mon premier voyage baroud à Cuba a commencé comme ça. Plein de questions et pas forcément de réponses, ce qui en réalité laisse place à une marge de manœuvre énorme ! Cap à l’ouest direction Cuba pour ma toute toute première fois !
Mon premier voyage au long cours dans la mer des Caraïbes
C’est une époque où la pratique de la salsa m’était familière tout comme les sons de Buena Vista Social Club ou d’Orishas. Il ne m’en a pas fallu plus pour me lancer dans ce voyage. C’était en 2011 et je n’avais jusqu’alors que très peu voyagé dans ma vie. Je vous invite à découvrir mon parcours de voyageuse ici. Je partais de loin mais j’avais ce goût de l’aventure en moi. Je voulais découvrir, m’immerger, m’imprégner de la culture locale et danser dans les rues de La Havane en sirotant un cuba libre avec une tranche de citron vert ou un mojito, voire les deux ! L’envie suffit parfois à faire de grandes choses. Avant de partir, tous les sites internet visités indiquaient qu’il fallait, pour pouvoir entrer sur le territoire cubain, justifier d’un hébergement pour les deux premières nuits. Ce fût la seule et unique réservation de tout mon voyage. 12 jours à Cuba en roue libre à se laisser porter par les rencontres, les conseils des locaux, les opportunités, les connaissances de connaissances… Tout ça évidemment, je ne le savais pas encore et c’est l’expérience du voyage qui me l’a inculqué au cours de mon séjour.
La peur de l’inconnu
Avec toutes les sources d’information dont nous disposons au quotidien, il est facile d’émettre des préjugés, de développer des peurs voire même d’avoir des a priori sur une destination, une culture et un peuple. J’ai dû vite me détacher de tout cela et apprendre à faire confiance pour profiter de mon voyage. Facile à dire lorsque l’on a grandi en France, à la campagne, bercé par la méfiance envers les autres et la peur du cambriolage, de l’agression, d’accidents divers et variés… La confiance en l’autre n’est tout de même pas ancrée dans notre culture ! Les Français vivent chez eux et non dans la rue comme de nombreux peuples latins. Je suis arrivée de nuit à La Havane avec des inconnus à chaque coin de rue, pas vraiment rassurée. J’ai saisi à ce moment-là que mon voyage à Cuba pouvait prendre une tout autre tournure. J’avais sur moi toute ma vie pour mon roadtrip à Cuba : mes vêtements, ma trousse de toilette, mes papiers d’identité et surtout mon argent. J’ai imaginé l’espace de quelques secondes me faire tout voler mais plutôt que d’imaginer le mal, j’ai préféré demander de l’aide pour trouver ma route et j’ai bien fait ! L’inconnu m’est tout de suite devenu familier et ce pas vers lui m’a permis de prendre de la distance avec tous mes a priori et à commencer à vivre pleinement mon voyage.
Mes premières découvertes et rencontres à Cuba
Nombreuses sont les casas particulares à avoir pointé le bout de leur nez depuis la fin des années 1990 et l’effondrement du bloc soviétique. Cuba a pu ouvrir ses frontières aux touristes et ainsi proposer des solutions d’hébergement chez l’habitant, de loin les plus économiques et conviviales du marché. À La Havane, je logeais chez David. Il était et est peut-être toujours vétérinaire. Je me souviens qu’il avait des crocodiles en convalescence dans son patio. Je passais à côté chaque jour sans m’en être aperçue. À Cuba, c’est très simple de faire des rencontres. Les locaux sont accueillants, bienveillants et généreux. Durant mon roadtrip, je me suis sentie en sécurité parce que j’allais de maison en maison sur les conseils de l’hôte précédent. Les Cubains ont à cœur de faire aimer leur pays et ça se ressent. Chez Casa Nenita, j’ai découvert un tout autre univers. Celui d’un fils et sa mère vivant au milieu de la campagne cubaine, à Viňales, avec de grands rêves. Joël voulait créer son restaurant et réaliser le service en cravate rouge. Quelques années plus tard, des amis y sont allés et nous leur avons confié la cravate rouge (ps : j’ai réalisé ce voyage en couple). Sur place, il n’avait pas perdu de vue son projet et avait ouvert son restaurant. Ce voyage m’a ouvert les yeux sur la notion de rêves et les moyens pour y arriver. J’étais sur le toit de la Casa Nenita avec mon jugo de limon à la main en train d’observer les plantations de canne à sucre et de tabac et pour l’une des premières fois de ma vie j’avais l’impression de m’enrichir de mes rencontres. J’imaginais le départ et il m’était difficile de m’y résoudre. Je laissais là des souvenirs et des rencontres sans pouvoir m’assurer de revenir un jour. J’apprenais la vie de backpacker.
La gestion de mon budget voyage
Réussir à tenir un budget en voyage est loin d’être évident d’autant plus avec toutes les tentations qu’il y a sur la route. 800 euros c’était notre budget à 2 pour 12 jours. Avec du recul, je me dis aujourd’hui qu’il était confortable. 1000 euros fut par la suite celui que j’avais par mois pour 2 personnes durant mon tour du monde. Lorsque l’on doit tenir un budget, il faut apprendre la négociation : discuter les prix, partager son transfert avec d’autres personnes pour réduire les coûts, mettre en avant l’argument des plusieurs nuitées pour avoir un meilleur tarif… La négociation fait partie du voyage, le tout est de se familiariser avec les prix pratiqués sur le marché pour ne pas demander l’impossible. À Cuba, j’ai également fait du stop pour me rendre sur l’île de Cayo Coco et j’en ai appris les rudiments. Ne jamais mentir sous peine de se retrouver à la gendarmerie mais avec un déjeuner offert tout de même ! Le stop est le meilleur moyen d’économiser son argent. À Cuba, j’ai appris à reconnaître les chauffeurs fiables de ceux qui ne le sont pas. J’ai appris à dire oui ou non aux voitures qui s’arrêtaient parce que je le sentais ou pas au premier regard. Résultat des courses, le budget a été tenu !
J’étais partie en vacances, pour quelque part me tester face à l’inconnu, et je me suis retrouvée à vivre un grand voyage avec des rencontres, des imprévus, de la liberté et des paysages incroyables. Mon séjour à Cuba a pris une autre tournure que celle que j’avais plus ou moins imaginée. J’ai ramené dans mon sac à dos de nouvelles envies et une vocation pour le voyage.
Cette expérience a développé chez moi :
- La découverte d’une vocation
- La confiance en l’autre et l’ouverture d’esprit
- Les bases de la négociation
- La découverte d’une autre culture
- Une soif de liberté et de mouvements
- L’envie de voyager et de construire mon carnet de rencontres
- La gestion d’un budget
- La recette des mojitos et des frijoles
Adresses utiles à Cuba :
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Hébergement à La Havane : Maison de David & Lidia Diaz à La Havane
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Hébergement pas cher à Viňales : La Casa Nenita à Viňales
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