Quand tout va mal (enfin presque, n’exagérons rien), le simple contact avec le cheval m’apaise. Je pratique l’équitation depuis l’âge de mes huit ans mais toute petite déjà, je rêvais de monter à cheval et de pouvoir partager le plus clair de mon temps avec les chevaux. Je ne le savais pas encore mais c’est ce qu’on appelle aujourd’hui la thérapie par le cheval ou l’équithérapie.
La contact avec le cheval m’apaise
Être auprès des chevaux me met dans un état de bien-être et de plénitude. C’est difficilement explicable mais c’est ce qu’il se passe pourtant. Je crois que je trouve auprès d’eux un cadre apaisant mais aussi rassurant. J’ai souvent remarqué que le cheval éveille mes sens. C’est comme allumer un bâton d’encens ou prendre un bain, le cheval m’aide à lâcher prise, à oublier mes problèmes, à me couper du monde et il m’autorise le droit d’être en paix avec moi-même. Les chevaux ont toujours attiré mon regard par leur grandeur, leur prestance et leurs robes de toutes les couleurs. Le son de leurs sabots sur le bitume ou dans les grands espaces, à coups de grandes cavalcades, m’a souvent accompagnée dans mes rêveries profondes et mes réflexions. Je parlais de bâton d’encens qui vous plonge dans une ambiance, un univers mais l’odeur du cheval a le même effet sur moi. Je vous l’accorde, il a une odeur forte, particulière mais elle lui est propre. Cette odeur me sécurise à chaque fois et m’apaise. J’ai passé beaucoup de temps au contact des chevaux, à les brosser, à leur curer les sabots, à leur faire des câlins et à me réfugier dans leur encolure. Je suis capable de passer des heures et des heures à leurs côtés sans compter. Le cheval m’a permis d’avoir une meilleure estime de moi et de me rendre compte que je pouvais me responsabiliser en m’occupant bien de quelqu’un d’autre. Toute petite, je négociais toujours pour passer tous mes samedis après-midi au centre équestre. Le contact avec l’animal m’a fait toucher du bout des doigts une forme d’amour inconditionnel : aimer sans rien attendre en retour, se passionner. Quand j’ai arrêté l’équitation quelques années plus tard en raison de mes études, c’est comme si un vide c’était installé dans ma vie. Je provoquais les occasions pour me retrouver régulièrement en contact avec les chevaux : faire une randonnée en vacances, me balader et aller voir les chevaux dans les prés… Le cheval me procure un état profond de bien-être, les instants de rien qui représentent beaucoup. Durant mon enfance, le cheval était mon échappatoire, ma bouffée d’oxygène, ma bulle… Je me sentais aimée et comprise.
J’ai le sentiment que mon cheval me comprend
Enfant et encore aujourd’hui, le cheval est mon meilleur ami. J’avais mes poneys préférés à qui je confiais tous mes secrets. Mon poney était mon journal intime. Je lui livrais tout sans tabou. Je décelais dans son regard son attention, son affection et parfois il venait fourrer sa tête contre moi comme s’il avait compris tout ce que je venais de lui raconter. On dit que les animaux sont intelligents. J’en suis convaincue. Les chevaux sont des psychologues. Ils savent écouter. J’ai vite compris que je ne pouvais pas tricher avec eux. Un cheval ressent et comprend toutes nos émotions. Sur son dos, il capte la colère, la peur, la faiblesse et il agit en conséquence. Je me suis souvent retrouvée le nez dans le sable en montant certains chevaux parce qu’ils savaient qu’ils avaient le dessus sur moi, ils ressentaient ma peur et mon manque de confiance en moi. Le cheval sait tenir tête, je me suis souvent fait désarçonner mais j’ai appris le respect, la patience et l’humilité. J’ai appris à canaliser mon impulsivité et à faire preuve de réflexion. J’ai rapidement compris que nous étions deux êtres vivants à devoir évoluer et composer ensemble. Dans ce rapport, j’ai vite trouvé ma place et j’ai créé un code de communication avec les chevaux qui me convient. Avez-vous déjà regardé L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux avec Robert Redford ? Si ce n’est pas encore fait, je vous le recommande ! Il résume parfaitement tout ce que je viens d’expliquer : la psychologie positive par le cheval, les effets thérapeutiques du cheval sur l’homme, la compréhension des rapports humains par le cheval, le management par le cheval et le soin par le cheval tel que l’équithérapie.
Mon cheval m’apporte un sentiment de liberté et de communion avec la nature
J’ai toujours eu un rapport privilégié à la nature. J’ai grandi à la campagne avec un jardin. J’ai toujours voulu pratiquer un sport en rapport avec la nature et les animaux alors autant vous dire que l’équitation s’est avérée être une évidence. C’est une discipline qui m’ancre dans la nature été comme hiver, qu’il pleuve, qu’il neige, où qu’il y ait un grand soleil. J’aime la sensation de liberté que m’offrent les balades à cheval (la liberté fait partie de mes valeurs énumérées ici). Les départs au galop dans les grands espaces me propulsent dans une autre dimension où il n’y a plus personne et où la notion du temps n’existe plus. L’espace de quelques instants, c’est comme si nous avions mis le monde sur pause et que l’espace s’ouvre à moi. Il y a un début mais il n’y a pas de fin, nous décidons de mettre fin à notre cavalcade quand nous le souhaitons. L’expression « lâcher les chevaux » prend tout son sens ici, j’évacue toutes les mauvaises ondes pour me recentrer sur moi. Lorsque je pars en randonnée à cheval, ou lorsque je monte à cheval, je me sens au calme, je contemple ce qui m’entoure, je médite aussi, je réfléchis. C’est ce que j’aime appeler l’équitation méditative. J’ai l’impression de me déconnecter et d’être dans un autre monde. J’ai le sourire aux lèvres sans m’en rendre forcément compte et je vis pleinement le moment présent. Le cheval est un être vivant libre, il est impossible d’obtenir de lui une soumission et c’est ce que j’aime. J’aime ses écarts, ses ruades, sa fainéantise parfois : il est comme moi et il a ses humeurs. L’équitation est un univers où on a le droit d’être celui que l’on est. On a le droit d’exprimer ses émotions, d’avoir du caractère, de prendre soin d’un autre être vivant sans jugement. La randonnée à cheval contribue à mon développement personnel. C’est le moment où je prends de la distance et où je trouve des solutions aux problèmes ou du moins si je ne trouve pas de solutions, je relativise. À cheval, je me sens exister par moi-même. Je suis comme lui, fougueuse, libre et déterminée.
Cette expérience a développé chez moi :
- Des traits de caractère tels que la patience, la persévérance, l’humilité, le respect, le partage, la bienveillance
- La confiance en moi et l’estime de moi
- La canalisation de mes émotions
- Un amour pour les grands espaces et les animaux
- Ma capacité à collectionner les bleus au cours de mes nombreuses chutes : tomber pour mieux se relever !
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